La souffrance exprimée par des symptômes bruyants et gênants est une des motivations premières pour commencer une psychothérapie, mais un questionnement existentiel, un sentiment d’échec profond, le sentiment d’une vie vide de sens peuvent également être à l’origine de la demande d’une psychothérapie. Certains signes sont à entendre comme de petites alarmes intérieures qui préviennent l’individu que son équilibre psychique est malmené. Un contexte de vie trop chaotique, une souffrance qui devient chronique, quand l’existence ne fait plus sens, ou que les symptômes sont trop importants et entravent la vie quotidienne, il devient alors de la responsabilité de chacun de trouver un moyen pour prendre soin de soi pour trouver ou retrouver l’équilibre et l’harmonie intérieure. Entamer une psychothérapie est un moyen qui peut soulager la souffrance et amener le patient à se vivre plus sereinement.
La psychothérapie est un processus que l’on peut comparer à une sorte de voyage initiatique et introspectif qui emmène l’être à la découverte de son monde intérieur. Ce territoire, souvent méconnu voire ignoré par le sujet lui-même, nommé « inconscient », peut s’explorer et est accessible par le travail fait en psychothérapie. Ce chemin de connaissance devient pour celui qui en a le désir une ouverture vers l’accomplissement d’un projet de vie qui soit le plus juste et en cohérence avec la vérité profonde de son être.
La psychothérapie offre la possibilité de soigner les traces encore actives laissées par les difficultés inhérentes à tout chemin de vie, mais elle est également un guide qui accompagne le sujet vers l’accomplissement de ce qu’il est et souhaite devenir. Le mot « soin » est polysémique et recouvre autant la notion de « soigner » que de « prendre soin » quand il fait référence au soin psychothérapeutique. Ce processus vise à développer les potentialités propres du sujet pour qu’il parvienne à intégrer progressivement cette capacité intrinsèque « du prendre soin de soi » nécessaire à l’autonomie psychique et à un fonctionnement souple et équilibré.
Les différents praticiens appelés « psys » (psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes)- sont tous des professionnels du soin psychique. Ils se différencient par leur formation et leur méthode de travail. Le choix du praticien dépend du type de difficulté que connaît le patient et de sa demande.
Le plus souvent, l’accompagnement de la souffrance psychique se fait par l’établissement d’une relation interpersonnelle entre un patient et son thérapeute quelle que soit son orientation méthodologique. Cette rencontre humaine est une expérience unique où patient et thérapeute sont co-créateurs de la dynamique thérapeutique. La parole est le plus souvent le vecteur par lequel le travail psychothérapeutique prend forme. La verbalisation par le patient de son vécu, présent ou passé, permet, dans l’ici et maintenant de la rencontre, d’ouvrir de nouveaux possibles qui permettront à la souffrance d’être apaisée. Ces nouveaux possibles donneront au patient une meilleure connaissance et une meilleure compréhension de soi qui est un gage d’équilibre, de cohérence interne et donc de bien être psychique.
De nombreuses formes de psychothérapies (psychanalytiques, humanistes, systémiques, cognitivo-comportementales, psycho-corporelles) existent. Elles diffèrent par leur référentiel théorique et leurs modalités d’application dans la pratique clinique, mais elles se rejoignent par leur un objectif commun qui en fait leur essence : prendre soin du psychisme pour aller vers une meilleure qualité de vie.
La formation du praticien et son orientation méthodologique restent essentielles mais importent moins que ses capacités d’accueil et d’accompagnement d’un être en souffrance. La relation patient/thérapeute sera thérapeutique (« soignante ») dans la mesure où il existe un lien de confiance qui sera le support sur lequel le patient prendra appui pour intégrer ses expériences passées, présentes et futures dans une totalité qui le définit et qui lui permet d’être pleinement acteur de son existence.